En Corse, 11 plantes environ sont en danger critique de disparition, 32 plantes sont en danger de disparition, 95 plantes sont vulnérables.
La liste rouge mondiale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) est un inventaire de l’état de conservation des espèces animales et végétales. C’est un outil fiable qui permet d’identifier le risque d’extinction des principales espèces du globe.
Dans la nouvelle étape de sa réalisation en France, le risque de disparition de plus d’un millier de plantes a été examiné. Au total 878 espèces et 170 sous-espèces et variétés ont été évaluées. Les résultats, édifiants, montrent que 512 espèces de la flore de France métropolitaine sont menacées de disparition (communiqué de presse du 23 octobre 2012, UICN, MNHN et FCBN).
La déclinaison régionale n’est pas encore réalisée, cette dernière permettrait d’affiner les critères et ainsi de proposer une photographie plus fine de la flore menacée en Corse. Cependant, en comptabilisant les plantes présentes en Corse et figurant dans la dernière évaluation de l’Union internationale pour la conservation de la nature de 2012, il est possible de proposer une estimation de l’état de conservation de la flore Corse, ainsi :
Sur les 1048 espèces et sous-espèces nationales évaluées en Corse, dans la liste des plantes protégées insulaires, environ :
• 11 plantes sont en danger critique de disparition (CR)
• 32 plantes sont en danger de disparition (EN)
• 95 plantes sont vulnérables (VU)
Les onze plantes insulaires classées en danger critique de disparition
La Corse est un territoire biogéographique particulier qui lui permet d’avoir un fort endémisme végétal. Elle abrite environ 280 espèces et sous-espèces, dont 140 sont uniquement localisées sur l’île, et 80 présentes à la fois en Corse et en Sardaigne (in, cbnc.oec.fr-Frédéric Médail). Plusieurs de ces plantes forment les paysages emblématiques de l’Ile, comme le pin lariciu de Corse, essence forestière patrimoniale de l’étage montagnard et biotope unique de la sitelle de Corse (passereau endémique protégé). Certaines sont communes et d’autres très rares, souvent localisées dans une seule station.
D’après l’UICN sur le plan national, la destruction et la modification des milieux naturels est à l’origine de la régression de nombreuses espèces. La pollution et le drainage des zones humides, la construction d’infrastructures et l’abandon des pratiques agricoles traditionnelles seraient ainsi les premières causes du mauvais état de conservation.
En Corse, la flore endémique ou rare, en raison notamment de l’insularité qui restreint les migrations intra espèce, demeure intrinsèquement plus fragile que celle du continent. Le cortège floristique de la Corse est aussi plus vulnérable aux invasions biologiques et aux divers aléas et perturbations (anthropiques et naturelles). Ainsi, cette richesse propre est parmi les écosystèmes naturels les plus menacés par les impacts humains, et nécessite des actions prioritaires de conservation au niveau mondial. La Corse forme l’un des 10 points-chauds (hotspots) régionaux de biodiversité, identifiés sur le pourtour méditerranéen (cbnc.oec.fr-Frédéric Médail).
Au regard de l’évaluation et des changements importants que connait la société insulaire, il est fort probable que si l’avancée du béton dans les espaces remarquables et sensibles ne stoppe pas, ces plantes patrimoniales, lors des prochaines évaluations de l’UICN apparaîtront certainement « éteintes au niveau mondial ».
- L’évaluation a été menée conjointement par le comité français de l’UICN, la Fédération des conservatoires botaniques nationaux et le Muséum national d’histoire naturelle. La liste rouge regroupe toutes les plantes présentes sur le territoire national.