En Corse comme ailleurs, il arrive que des voix s’achètent. Les voix…
Ne dit-on pas qu’il faut laisser parler la voix des urnes ?
La voix du maire de Linguizzetta mérite une écoute différente.
Fidèle à sa terre et à ses convictions, il a osé dénoncer l’inacceptable en déposant plainte(s), se confiant à des journalistes, échangeant avec des proches, mettant ainsi des mots clairs sur des maux obscurs , libérant sa voix pour montrer la voie. La voie du bon sens, le sens de l’orientation afin de garder le cap à la croisée des chemins, tentant d’éviter les sentes de traverse parcourues de sournoises embûches. Un parcours du combattant.
Séverin Medori est un homme de bien public, de bien-fondé, de bien-faire, de bien-dire.
Un homme de bienveillance, de veille, d’éveil.
Pour avoir voulu faire prévaloir l’intérêt général et solidaire de cette commune rurale de la Plaine Orientale, dans le respect du Droit et d’un développement respectueux et juste, il a osé s’exprimer, dénoncer les pressions affairistes , les intimidations violentes, révéler son cheptel abattu à 8 reprises en une année, les menaces téléphoniques proférées dans la banalité couarde de l’éternel et si pratique anonymat, les coups de feu à proximité de sa demeure, les visites que l’on n’attend pas.
Plus que tout, il a tenu à décrire l’abandon et l’exil en représailles. Le bannissement de toutes les commissions locales qui détiennent les clefs des marchés lucratifs, les lenteurs et le mutisme ou l’anesthésie des services de l’État , le fatalisme d’une société vassale inféodée à un éternel système clanique et à ses dérives.
Pauvre Linguizzetta que la Nature a doté d’une mortelle séduction ! 12 km de rivages, d’opulentes terres agricoles qu’un aberrant projet de golf a failli condamner, un développement touristique intelligent rapportant près de 80% de taxes de séjour à un conseil communautaire dont son maire est exclu.
Séverin Medori n’a rien d’un héros. Cela tombe bien. Il ne veut pas en être un. Mais il a tout du héraut délivrant ses messages. Les siens sont amers. Il n’en reste pas moins un homme dont la parole est libre.
Que vaut la voix d’un maire ? Celle-ci ne se monnaye pas mais vaut son pesant de lucidité, de sincérité et de courage. En toute modestie.