Aucun doute n’est plus permis, le réchauffement climatique va conduire à une élévation du niveau de la mer. Le rapport du groupe intergouvernemental des experts du climat (Giec 2007) prévoit que celle-ci varie de 20 à 60 cm à la fin de ce siècle en hypothèse basse… et de 0,60 à 1 mètre en hypothèse haute.
Et en Corse ?
La cartographie interactive ci-dessous permet de visualiser quels territoires seront immergés et donc amenés à disparaître. Elle est le résultat du travail d’Alex Tingle. Fondateur de firetree.net, scientifique et informaticien britannique, il a compilé les données de la Nasa sur la montée des océans pour les implémenter dans les cartes de Google. La carte permet de tester différents scénarios de montée des eaux entre 1m et 20m (pour rappel : hypothèse haute du GIEC d’ici 2100 : 1m).
À un mètre d’élévation du niveau de la mer, toutes nos plaines côtières et tous nos étangs sont touchés de plein fouet. Ce sont plusieurs centaines d’hectares qui sont rayés de la carte terrestre. Ainsi, la plaine de l’Osari devient un golfe…
Est-il raisonnable de construire dans certaines zones littorales ?
d’autant que nos côtes subissent deux effets des perturbations climatiques : la hausse du niveau marin mais également l’augmentation des événements tempétueux.
Ainsi, première conséquence : dès aujourd’hui la submersion marine et l’érosion côtière augmentent notablement. Deuxième conséquence, tout aussi dramatique, de l’évolution du climat : l’augmentation de la fréquence et l’intensité des événements tempétueux sur le littoral. On assisterait alors à un emballement du phénomène qui aboutirait à un accroissement de l’érosion côtière et à la submersion marine des plaines.
Certes, en raison de la nature de ses roches qui affleurent, les côtes de Corse sont relativement peu sensibles à l’érosion. Tel n’est pas le cas en revanche de la côte orientale, sableuse, et des embouchures des fleuves côtiers, lesquels sont très vulnérables car très submersibles.
L’urbanisation et l’artificialisation des milieux côtiers sont aussi en cause explique le rapport du Giec. « La colonisation des espaces côtiers et la pression urbanistique croissante exercée sur les territoires de bord de mer constituent un axe majeur de vulnérabilité des habitats côtiers, en supprimant les zones intermédiaires entre mer et terre qui assurent une protection contre l’érosion et régulent les inondations (pâturages, prairies inondées, zones humides…) . »
Ne plus construire dans les zones à risques
Face à ces risques, la loi Littoral préconise que les plans locaux d’urbanisme puissent porter la largeur de la bande littorale à plus de cent mètres lorsque des motifs liés à la sensibilité des milieux ou à l’érosion des côtes le justifient.
Par ailleurs, la France a choisi de dresser un inventaire du littoral et de quantifier les risques de submersion. Le service hydrographique et océanographique de la mer (SHOM) et l’Institut géographique national (IGN) ont été chargés de réaliser ce référentiel « terremer » au format compatible des systèmes d’information géographique. Il s’agit du programme Litto3D qui doit concerner la Corse en 2013.
D’ores et déjà, il appartient aux Corses de se prémunir. Le Plan de développement durable de la Corse (Padduc) actuellement en préparation, devra préconiser que les plans d’urbanisme tiennent compte des résultats du programme Litto3D.
Le Padduc devrait également inciter à l’accélération des études de ce dernier.
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