Le PLU arrêté de Piana prévoit la possibilité de construire 600 nouvelles résidences. Chiffre à mettre en parallèle avec les 444 habitants que compte la commune. Le PLU ouvre à l’urbanisation le secteur de la plage d’Arone (ci-dessous) et ses espaces protégés dans une zone où, de plus, l’assainissement est impossible. Le Collectif pour l’application de la loi Littoral rencontrait le préfet ce mercredi 11 juin.
Le projet de PLU de Piana bafoue les lois, l’environnement, les intérêts de l’île et de sa population. Il transforme le secteur de la magnifique plage d’Arone, un des joyaux de l’île, en un énième lotissement à occupation temporaire ! Ainsi autour de la plage d’Arone ce sont aujourd’hui 70 hectares non urbanisés, (diapositive 1) qui deviendront demain 70 hectares destinés à accueillir une station balnéaire sans assainissement collectif. On s’interroge : quid du respect des espaces remarquables ? Du respect de la bande des 100 mètres ? Du respect de la Znieff 1Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique et de la zone Natura 2000 ? Du respect du principe d’équilibre défini par le code de l’urbanisme ? Du respect du schéma d’aménagement de la Corse ?
Et… le meilleur pour la fin : aucun assainissement individuel n’est possible à Arone comme le révèlent les études d’experts (cf. en savoir plus ci-dessous).
Sur l’ensemble du PLU, 600 nouvelles villas sont prévues. À Piana village ce sont 60 hectares qui deviennent urbanisables ou à urbaniser (diapositive 2) ; à Piana plage d’Arone 70 hectares sont dans le même cas ! (diapositive 3)
Dans une lettre adressée ce 11 juillet 2012 aux édiles locaux, le Collectif pour l’application de la loi Littoral interpelle : Monsieur le sénateur et Madame la maire,
et à tous ceux qui veulent nous enfermer dans le carcan du « contre tout développement », nous posons clairement la question : est-ce que le projet de construction – qui en plus se joue de tous les règlements – et la vente – toujours pour occupation temporaire – de centaines de villas « vue mer imprenable » doivent aujourd’hui être considérés comme le seul développement possible de notre Île ?
Bien sûr, c’est la solution de facilité : les espaces disponibles sont magnifiques et des personnes fortunées pour les acheter, quel qu’en soit le prix, ne manqueront pas !
Cette terre, une fois vendue, ne fera plus l’objet que de revente, et à chaque fois avec plus-value conséquente !
Notre Île est belle, cela n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est qu’elle est à vendre au plus offrant et sans aucune considération pour ceux qui y résident et qui y travaillent.
Les associations du Collectif pour l’application de la loi Littoral ont rencontré M. le préfet et lui ont demandé de s’opposer à ce projet de PLU. Elles mesureront la volonté de changement de la nouvelle équipe gouvernementale au comportement des représentants de l’État à faire appliquer la loi et les décisions de justice.
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EN SAVOIR PLUS
sur les zonages constructibles d’Arone et l’impossible assainissement
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Le rapport de présentation de la commune :
• indique page 77 que la qualité des eaux de baignade peut être temporairement médiocre à cause des sols peu favorables à l’assainissement individuel, impact fort en période estivale,
• précise que le choix de la commune pour Arone est l’assainissement individuel : « Le secteur d’Arone n’est pas équipé de station d’épuration et ne le sera pas. » (RPII, page 89),
• indique que les études ont été confiées à deux bureaux d’études et à un hydrogéologue.
Premier bureau d’études
• Ses conclusions (page 11 paragraphe 4.2) précisent que le sol est sur l’ensemble du secteur d’Arone rocheux et que les mesures de perméabilité sont en moyenne de 7 mm/h et donc limite à l’utilisation d’assainissement autonome. L’ensemble du secteur est donc déclaré peu favorable à l’assainissement autonome.
• L’étude démontre une perméabilité défavorable et un substratum peu profond. Elle précise que le substratum imperméable se situe à très faible profondeur et stoppe l’infiltration des eaux usées, ceci pouvant conduire à des eaux qui ne s’infiltreraient qu’à faible profondeur dans le sol et donc de façon superficielle.
• Ainsi les 2 paramètres dits fondamentaux sont réunis de façon défavorable. L’expert conclut : « nous pouvons affirmer que toute la zone d’Arone possède des perméabilités trop faibles pour réaliser des assainissements autonomes…..… et que même en surdimensionnant l’épandage cela risque de poser de sérieux problèmes (pages 24 et 25) »
• D’après l’expert, en cas de mauvais fonctionnement de l’assainissement, et c’est une hypothèse à retenir, la pente et la configuration d’Arone (en cuvette) feront que les eaux usées se retrouveraient dans la rivière l’Arone au fond du vallon ou dans le ruisseau de l’espace remarquable et boisé sud ou encore sur la plage.
Deuxième bureau d’études
• Le tableau de la page 120 du rapport de présentation partie 1 indique dans la colonne observations pour la zone d’Arone que « l’aménagement de la station balnéaire est impossible sans la mise en place d’un réseau d’assainissement collectif ».
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