Murtoli – Un club-house jamais autorisé : La Table de La Ferme

En bordure du golf de Murtoli, un ensemble de bâtis de 1 315m2 constitue le bar-restaurant appelé « La Table de la Ferme », le plus récent des trois restaurants du Domaine.  Abondamment illustrés sur le site internet du Domaine, ces bâtis sont érigés sur les parcelles M 365, M 373 et M 375 du cadastre de la commune de Sartè : voir « Les tables » puis « La Table de la ferme » sur http://www.murtoli.com/fr/location-villa-luxe-corse-01.html#!fr01.

Les images montrent un restaurant de luxe, des structures annexes, des pistes et des parkings. Aucune autorisation, aucun permis n’ont été trouvés sur les registres de la mairie pour ce bar/restaurant/club-house et ses annexes. Et pour cause : le lieu (en zonage agricole du POS et du PLU) est  inconstructible en application du code de l’urbanisme.

Image Google Earth de juillet 2017

En 1999, comme en 2011, il n’y a aucune construction. Le rectangle mauve correspond à l’emplacement du bâtiment annoncé agricole (fromagerie) qui sera construit en 2013, et le tireté bleu au ruisseau Casacce, affluent de l’Ortolo. L’image de 2011 montre des changements de position de la piste principale, le détournement du ruisseau (traits rouges) et l’installation de cultures à l’est de la piste.

En mars 2013, la “fromagerie” est en construction et les travaux pour le golf à l’ouest de la piste ont commencé. En 2016, il apparaît que le bâtiment initial a de nombreuses dépendances pour lesquelles la piste devenait dérangeante. Elle a donc été reportée encore plus à l’est.

Les principales parcelles concernées M 365, M 373 et M 375 appartiennent à François Pietri, associé de Paul Canarelli dans plusieurs sociétés.

Permis de Construire ?  Le 22 février 2013, un PC (n° 12 N0038) a été accordé à V. Guilbert pour un bâtiment agricole (fromagerie) et un logement de fonction sur la M 365 (surface plancher 619 m2). Le PC est accordé. Mais la photographie aérienne du 19 mars 2013 montre une construction de 150 m², déjà érigée sur la M373 (voir supra)…

Le 18 mars 2014, V. Guilbert dépose une nouvelle demande pour construire sur la parcelle M 365, trois bâtiments agricoles (surface plancher créée : 1 442 m2). Le PC est refusé par le maire en raison du caractère dispersé des constructions et de l’absence de cohérence avec le PC de 2013.

Le 21 septembre 2014 un nouveau PC est demandé pour trois bâtiments agricoles sur les parcelles M 362, 363, 364 et 365. Le projet consiste à créer les bâtiments B (hangar agricole de 180 m² déjà construit en juin 2014) et C (local technique non encore construit en 2017) et à étendre le bâtiment A dit « existant ». Le plan de masse figure ce bâtiment A ou « ferme agricole » entièrement sur la parcelle 365 ce qui est faux. Les travaux sont réalisés sur la parcelle 373, dans le lit naturel du ruisseau Casacce (double trait : source cadastre) mais ce ruisseau ne traverse plus cette parcelle puisqu’il a été dévié (voir supra).

Le maire accorde le PC le 9 janvier 2015 malgré un avis défavorable de l’État.

L’État défère ce PC… mais se désiste le 28 juin 2016.

Voir pour plus de détails : http://www.ulevante.fr/murtoli-un-scandale-detat/

En fait, en juin 2014, l’extension du bâtiment initial est déjà bien avancée puisque 530 m² sont en partie terminés.

En 2017, sans compter les terrasses, 750 m² supplémentaires sont terminés. Comme le projet prévoit que le bâtiment A est composé de divers éléments autour d’une cour rectangulaire (visible sur la photo 2017) il est à parier que prochainement on constatera environ encore 550 m² supplémentaires construits. Ce qui fera au total : 1 980 m² correspondant sans doute à la « surface inconnue » (!) indiquée sur la demande de PC de septembre 2014 (voir supra).

Aucun PC pour un bar/restaurant/club-house à Murtoli n’a jamais été déposé. Bâtis tellement réels, faisant l’objet d’une énorme publicité … et totalement impunis !

U Levante a alerté et porté plainte et depuis attend.

Une fois encore, pour ces constructions, le préfet donnera-t-il raison à tous ceux qui pensent qu’il existe une enclave de non-droit en Corse ? Malgré la multitude d’atteintes au code de l’urbanisme, à la loi Littoral et au Padduc, pour ce Domaine, l’État est aveugle, sourd et muet. 

Quelle crédibilité pourra-t-on accorder à ce dernier lorsqu’il en appellera à l’état de droit en Corse ?

 PS : si la Justice et/ou l’État veulent démentir ces informations, U Levante s’engage à publier leurs courriers.