Actuellement en enquête publique, le PLU de San Nicolau est un exemple de plan local d’urbanisme qui ne devrait ni être envisagé ni, a fortiori, approuvé. De nombreux et vastes zonages à urbaniser sont positionnés sur des terres de bonnes potentialités agricoles, certaines en bord de mer. La nécessité de les ouvrir à l’urbanisation n’est en aucun cas justifiée. Le cas de Padulella est un exemple criant.
Ne boudons pas notre plaisir, dans son avis du 24 octobre, les services de l’État abondent dans le même sens que U Levante. On peut y lire : «… le rapport de présentation [du PLU de Nicolau] ne contient aucune donnée chiffrée concernant les perspectives d’évolution démographique. De ce fait il n’est pas possible d’évaluer la surface nécessaire pour accueillir la population future de San Nicolau et donc de vérifier que les choix retenus concernant les zones ouvertes à l’urbanisation sont justifiés. »
Et en effet… en l’absence d’information chiffrée, impossible de mettre en corrélation les capacités d’accueil résiduelles des zones urbaines existantes ou futures (pour les zones à urbaniser) avec une projection d’évolution de la population permanente pour les prochaines années.
La capacité d’accueil aurait pourtant dû être affichée, zone par zone, a minima à partir d’un cœfficient d’occupation des sols (Cos) et d’une surface disponible. La seule information affichée dans la documentation du PLU est la surface brute totale par grandes catégories de zones (urbaine U, à urbaniser AU, naturelle N, agricole A) : un peu court !
Padulella. Parmi les zones ouvertes à l’urbanisation : le projet de Padulella (zone AU4). Dix-sept bâtiments devraient être édifiés sur un peu plus de trois hectares en bord de mer. Ce projet, dont certains immeubles sont prévus dans la bande des 100 mètres, contrevient à la loi Littoral. Celle-si stipule en effet que, dans la zone des Espaces proches du rivage, cette urbanisation doit être restreinte. Voilà qui est loin d’être le cas !
Ce même zonage AU4 (à urbaniser) est également illégal au regard du Schéma d’aménagement de la Corse qui protège les terres agricoles de bonnes potentialités. Il stérilise en totalité un champ comme en témoigne la carte communale des terres agricoles.
Les services de l’État confirment : « S’agissant du projet « Padulella II », zone AU4 du projet de PLU, important projet immobilier à proximité du rivage dans une zone aujourd’hui agricole… ».
“La prudence commanderait
d’aménager cette zone
bien en retrait de la mer”
les services de l’État
Érosion. Il faut enfin souligner que le projet Padulella, dont des immeubles sont en grande partie dans la bande des 100 mètres, ne prend pas en compte la problématique de l’érosion – très marquée – du littoral et de la montée prévisible du niveau marin, ce que souligne également le Préfet : « … les choix retenus dans ce projet ne semblent pas prendre en compte la problématique de l’érosion du littoral ainsi que le principe d’extension limitée dans les espaces proches du rivage. En effet, je note que les plans […] laissent apparaître l’implantation des îlots D1, D2, D3 et C dans la bande des 100 mètres. La prudence commanderait plutôt d’aménager cette zone bien en retrait de la mer car concernée par une érosion marine très marquée… »
Le plan-masse du projet Padulella permet de bien visualiser cette situation.
Le PLU arrêté est actuellement en enquête publique (elle se terminera le 21 décembre). Voir les dates d’accueil du public en mairie. Le commissaire enquêteur vous attend.