Un reportage de France3 Corse/ Via Stella du 27 novembre 2023 :
Pollution des bateaux de croisière : “Nous attendons que les politiques prennent les décisions qui s’imposent”
Alors que, le 27 novembre 2023, selon le capteur installé par Qualitair Corse, un “petit bonhomme vert” indique que “l’air est bon”, sur l’instrument de mesure des particules ultrafines (dont s’est doté la coordination TERRA), placé au même endroit, en bordure de la place Abatucci, la valeur de 5 000 particules/cm3, représentative d’un milieu urbain « de fond » est en permanence dépassée et atteint 27 000 …
Autrement dit, alors que le capteur de particules ultrafines indique que l’air est fortement pollué, Qualitair indique “tout va bien”.
Pourquoi Qualitair Corse, qui observe les particules fines, n’a pas des résultats aussi alarmants ? La réponse est simple : L’organisme de surveillance
- lisse les données sur la journée : Qualitair ne se base que sur des moyennes,
- ne mesure pas la même chose ; sur le port, elle ne mesure pas les particules ultrafines … qui sont les plus dangereuses.
- Et tant pis si vous êtes au mauvais moment et au mauvais endroit (près des bateaux de croisières).
Pour Jean-Luc Savelli, directeur de Qualitair sur l’île, il n’est pas question de tenir compte des mesures recueillies par le collectif Terra, car les particules ultrafines sont un “polluant non réglementé”. Et voilà comment un air très pollué est officiellement annoncé “l’air est bon”…
Le directeur de Qualitair reconnaît cependant : “Ces résultats sont intéressants, cela nous montre qu’on a des impacts au niveau de la ville.” Et cette affirmation vient contredire les conclusions du rapport sur l’impact du trafic maritime sur la pollution atmosphérique de mai 2023, rapport selon lequel, “il n’y a pas de corrélation systématique entre la présence de navire à quai et une augmentation des polluants principaux sur les zones de mesure”.
Mais la politique de Qualitair et des responsables de la santé changera-t-elle pour autant ?
En avril 2023, le président de l’exécutif avait annoncé que des nouvelles règles allaient être adoptées, si la pollution des croisières était avérée. Les associations viennent de démontrer qu’elle est avérée. En tirera-t-il les conséquences ?
La coordination Terra vient d’adresser un courrier à tous les responsables politiques et administratifs responsables de la santé publique.