Dans son édition du samedi 20 avril 2019 est paru dans Corse-Matin (ci-dessous) un article intitulé « Le golf fantôme de Timizzolu, ou la « coquille » du PLU… ». Cet article fait suite à une réunion publique sur le futur Plan Local d’Urbanisme (PLU) d’Ajaccio, à l’appel de U Levante et de la coordination Terra. Le PLU arrêté contient en effet un projet de golf (et des structures immobilières annexes) sur 44 hectares d’espaces stratégiques agricoles (ESA) et l’article relate les errements des responsables de ce document structurant censé fixer le cap pour les quinze prochaines années pour la commune.
Il est déjà à déplorer l’absence de vision globale du problème. Le PLU se contente en effet de programmer le futur urbanistique sur la seule commune d’Ajaccio, alors que les grandes problématiques (plan de déplacement, déchets, déploiement des infrastructures …) devraient se concevoir a minima sur le territoire de la CAPA, et, pour une vision globale, au moins avec les communes limitrophes de la rive sud du golfe. L’élaboration d’un Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) suivi d’un PLUi (intercommunal) semblait être le minima pour se saisir des vrais enjeux urbanistiques de la région ajaccienne.
Mais l’exercice, même restreint au « simple » PLU de la commune, vire à la farce lorsque l’on se rend compte du peu d’attention dont est entouré ce document. Il semblerait ainsi qu’une « simple coquille » de 44 hectares de terres en zonage agricole soit passée inaperçue auprès du bureau d’étude chargé de la rédaction du document, des services de l’urbanisme de la ville, mais aussi de tous les élus locaux chargés d’en valider le projet urbanistique ! Cela fait tout même beaucoup de monde pour un projet de taille importante à l’échelle de la commune, mais « certains déclarent n’avoir jamais entendu parler d’un tel projet » (Corse Matin, 20/04/2019). La justification : une « erreur » qui n’a « malheureusement pas été rectifiée » dans « un document qui fait plusieurs centaines de pages ».
Comment une « coquille » aussi manifeste a-t-elle pu se propager à travers les versions du projet de PLU pour en arriver à être présentée dans le règlement du PLU proposé ? Faut-il croire que personne dans l’équipe chargée de la rédaction de ce projet ne lit le document en entier ? Ou alors d’un œil suffisamment distrait pour laisser passer cette « simple coquille » de 44 ha de zonage agricole affectés à un projet immobilier qui semble à vocation fortement touristique …
Espérait-on la même distraction de la part des associations et collectifs de citoyens?