Des propos diffamatoires et non contradictoires sont parus dans l’édition de Corse Matin du 8 janvier 2014
L’article paru dans l’édition de Corse Matin le 8 janvier 2014 met en cause directement U Levante et ses dirigeants ; il est intitulé sans ambages : « Belgodère / Le Maire dénonce les propos mensongers d’U Levante ».
En premier lieu, il est indiqué que l’association « refuse traditionnellement les sollicitations des journalistes » ; mais est-ce que Corse Matin a daigné contacter ses dirigeants en vue de rédiger cet article ? En vérité non et cela donne un prétexte facile pour écrire ou faire dire aux élus interviewés n’importe quoi. Une telle manière de procéder en dit long …
Il sera fait remarquer en effet que si U Levante désire en principe ne pas commenter ses actions (et pour cause …) cela n’interdit pas de contacter ses responsables pour avoir simplement des documents ou des précisions d’ordre factuel surtout quand la matière est juridique et mérite qu’on la traite avec sérieux ; l’association n’a ainsi jamais refusé de donner des éclaircissements d’ordre technique, factuel ; c’est d’ailleurs très souvent le cas quand sont interviewés par exemple ses conseils à la sortie d’une audience au tribunal ou lors d’un délibéré.
En second lieu, l’article de Corse Matin contient nombre d’informations inexactes.
D’abord, le site internet d’U Levante affirme en quelques mots d’introduction l’illégalité du PLU de Belgodère approuvé le 4 mai 2013 ; mais l’article porte essentiellement sur le permis de construire d’un pôle commercial à hauteur du complexe Bellambra.
Selon Corse Matin, le maire aurait méconnu les potentialités agricoles des terres assiette du permis de construire et l’obligation qu’il avait de soumettre le PLU à la Commission de consommation des terres agricoles.
Or :
1° la carte de 1979 dont le maire fait écho se nomme la carte « Amandier ». Elle recense, en Corse, les potentialités agricoles des terres. Les parcelles objet du permis de construire sont bien des terres à « fortes potentialités agricoles » classées « CP1 » ce qui les rend inconstructibles en application du code de l’urbanisme et du Schéma d’aménagement de la Corse qui impose de préserver les terres de fortes potentialités agricoles.
2° la Commission de consommation des espaces agricoles (CDCEA) a été créée le 24 mai 2012 et le maire de Belgodère … en était membre! Et ce bien avant l’approbation du PLU qui date du 4 mai 2013. Le Préfet dans son recours gracieux contre le PLU approuvé le rappelle : « dans ces conditions, les dispositions (du code de l’urbanisme) relatives à la consultation de la CDCEA trouvent à s’appliquer au PLU de Beldogère dont le projet a été arrêté le 21 juin 2011. Or le dossier du PLU approuvé ne comporte pas d’avis de cette commission ni de courrier attestant de sa consultation. Par conséquent les dispositions (du code de l’urbanisme) ne sont pas respectées ». (1)
En délivrant dans ces conditions le permis de construire du pôle commercial, le Maire a donc agi en parfaite connaissance de cause et a ainsi évité un avis qui aurait pu être défavorable.
Selon le maire, à propos de ce permis de construire, U Levante aurait dû faire connaître « la récente victoire de la commune face au préfet » ; comment U Levante aurait-il pu « faire connaître » le 12 décembre, date de la parution de l’article sur son site internet, un jugement paru le 23 décembre ? (2)
De surcroît, l’honnêteté ou simplement le travail de Corse Matin aurait commandé de préciser que cette « victoire » ne concerne que la forme. Le préfet a en effet saisi trop tard le Tribunal administratif !
Concernant par ailleurs la question de la piscine, le maire a contesté son existence en précisant qu’il s’agissait d’une « fontaine ». Or le plan du permis de construire, reçu par U Levante, fait mention d’un “plan d’eau” sur une zone colorée en bleu, ce qui a induit une erreur d’appréciation quant à la taille du dit « plan d’eau ». Cette « fontaine » serait donc en effet un bassin de 17 mètres de long sur 1 mètre de large environ (ces chiffres étant tirés d’une deuxième interprétation du plan reçu par U Levante).
En tout état de cause le maire admet bien que le PLU était illégal puisqu’il l’a retiré.
Enfin, comme cela devient une habitude pour certains élus insulaires, le maire calomnie l’association qui serait « commandée par des gens de l’extérieur » laissant entendre qu’elle agirait pour des « intérêts privés » et plus précisément ceux à qui ferait « ombrage » le projet (des commerçants ?).
La suite de l’article cite des propos du maire que l’auteur de l’article juge « tranchant(s) » : si le projet avait été porté par « des mafias, des réseaux francs-maçons ou d’Etat, on n’en serait pas là », laissant entendre par là-même une collusion de fait entre ces « mafias » ou « réseaux » et l’association.
Ces propos complaisamment relayés par Corse Matin portent gravement atteinte à l’honneur et à la considération d’U Levante ; ils sont tellement grotesques qu’ils ne convaincront personne connaissant un tant soit peu l’association ; celle-ci ne peut cependant tolérer que s’installe progressivement dans le débat public insulaire une habitude de la calomnier menée de concert entre certains élus et une certaine presse.
C’est pour cette raison qu’U Levante rappelle une fois encore qu’elle est une association qui ne demande et ne reçoit aucune subvention d’aucun organisme mais est forte de près de 700 adhérents et que la direction de l’association est assurée collégialement par 14 membres tous bénévoles, non rémunérés, élus par assemblée générale se tenant tous les ans ; que ses actions notamment judiciaires sont dirigées contre les projets qui portent gravement atteinte à l’environnement de la Corse, quelle que soit la couleur politique des élus qui les portent, qu’il s’agisse de l’État ou d’autres « réseaux ».
(1) Recours gracieux de l’état :
(2) Refus référé par le Tribunal Administratif :