Nous concluions ainsi notre remarque n° 441 à cette enquête publique relative au projet de modification de la carte des ESA du PADDUC de la Corse :
« Tout le monde a le droit d’avoir des propriétés et de défendre ses intérêts personnels, sauf que dans ce cas il s’agit toujours de foncier privé sans aucun lien avec des projets d’intérêt général… Cependant lorsqu’un élu, et de surcroît d’un élu proche de ou appartenant à la majorité de la Collectivité actuelle, écrit au nom de sa commune, ce type d’observation répétée, il envoie un signal très inquiétant.
Qui tire les ficelles en activant les uns et les autres (dès le début de l’enquête des observations très « pointues » ont été déposées) afin qu’ils lui fournissent, via la commission d’enquête, des motifs pour accéder à une demande de révision plus large de la cartographie et à une révision accélérée du Padduc ? Pourquoi ceux inscrits dans le fil historique de la défense de la terre Corse n’interviennent-ils pas pendant l’enquête publique, en gage de cohérence avec leurs convictions anciennes ?
U Levante demande l’inconstructibilité des terres les plus fertiles de la Corse… plates ou pentues, et l’application du PADDUC. »
Il ressort d’un premier bilan des avis de la plupart des communes et de nombreuses observations formulées une tentative de grande ampleur de « détricotage » des fondamentaux du PADDUC et, en particulier, de l’objectif stratégique de préserver 105 000 hectares d’espaces agricoles pour tendre vers l’autonomie alimentaire.
Pour illustrer notre propos nous avons procédé à une récapitulation des « contre-propositions » de seulement quelques communes de l’Ouest corse et de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien en particulier. Les chiffres sont exprimés en hectares.
Cet inventaire, loin d’être exhaustif, met en exergue une volonté assumée de s’affranchir de l’impératif de protéger les espaces stratégiques agricoles (moins 1 260 hectares pour la seule CAPA et moins 791 hectares pour seulement quatre autres communes… ).
Et pour quel usage ? Pour quel modèle de développement économique ?
Dans vingt ans, il ne faudra plus compter sur les ESA bétonnés et les bateaux de croisière « coronavirusés » pour assurer un tant soit peu notre autonomie alimentaire !