Un texte intitulé “Pour un territoire sans terreur”*, signé P. O. Milanini°°, a été adressé à des journalistes le 14 janvier 2020. Dès le lendemain, une adhérente adressait à U Levante ses commentaires … que voici.
Or donc nous revoilà aux jolis temps des grèves « à l’usu SNCM ». Et ô surprise, on se rend compte une fois de plus que la Corse est « non seulement une île, mais qu’en plus elle est entourée d’eau ».
Admirable époque où chacun fait ce qu’il veut et où personne ne réfléchit. Il se trouve malheureusement que nous vivons en interdépendance et que les c——-s des uns affectent le bien-être des autres et inversement.
On est au XXIe siècle. Et à l’occasion du blocage des ports de commerce français continentaux, on s’aperçoit que la Corse n’est pas autonome économiquement. Non ? Sans blague ? Depuis le temps, on aurait pu penser que, au moins pour les produits de base, la Corse se serait donné les moyens d’être sinon indépendante du moins autonome. Que nenni ! Même les agriculteurs sont dans la m—e parce qu’ils ne reçoivent plus de……. foin !
Le remarquable (je plaisante !) plaidoyer de M. P. O. Milanini¨, ci-devant président de Convergences°°°, vient nous rappeler à quel point tous ces sapientoni sont à côté de la plaque.
Qu’est-ce que pour eux le « développement économique » ? du béton à foison. Or qui dit béton, dit disparition des terres arables, donc d’éventuelles luzernières, donc de pénurie de foin par temps de blocage de ports, donc de pénurie de produits frais, etc.
Qu’est-ce que pour eux le « développement économique » ? du béton à foison Qui dit béton, dit accroissement de la température, donc installation de climatisations, donc accroissement des températures, etc.
Qu’est-ce que pour eux le « développement économique » ? du béton à foison et des incinérateurs. Parce que enfouir ou incinérer et bétonner rapporte infiniment plus d’argent rapide que trier et construire intelligemment, etc.
M. Milanini trouve que « déplacer son projet de quelques dizaines de mètres pour éviter d’altérer la ligne de crête » n’est pas si terrible. À condition qu’un permis de construire conforme existe et en donne le droit. https://www.ulevante.fr/la-verite-de-p-ferracci-une-accumulation-de-fausses-affirmations/
“Le terrorisme bras armé des associations écologistes“. Croit-il vraiment à ce qu’il écrit ? Dans les « terroristes » le tribunal administratif est-il inclus ? Il faudrait lui poser la question.
M. Pierre Ferracci est le fils de son père. Et parce qu’Albert a été exemplaire pendant la 2ème Guerre, il faudrait accepter que son fils bétonne sans permission un site remarquable (bien de tous et pas seulement des Ferracci) et surtout inconstructible ? L’hyper-mnésique Milanini se souvient-il qu’Albert Ferracci était communiste et s’est-il demandé ce qu’aurait pensé Albert de l’objective alliance de ses fils et petit-fils avec le Grand Capital ?
Comment élaborer ensemble une vision cohérente, et durable, du développement économique et social de notre territoire ? demande M. Milanini. Je suggère qu’il nous explique ce qu’il entend par « vision cohérente et durable du développement économique et social » ? S’il s’agit de construire n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment, en avalant comme un ogre les terres arables, et en augmentant la dépendance alimentaire – et pas que – de la Corse, avec comme seul argument d’avoir un aïeul irréprochable à la bataille de Bouvines, à U Borgu ou à Fachoda, je crains que cela ne suffise pas.
« Le développement économique de la Corse est « LA » seule question prioritaire ». Une des questions prioritaires. Et à condition que « développement économique » ne signifie pas « tout pour quelques-uns et rien pour les autres », que l’intérêt général ne soit pas la somme d’intérêts particuliers, que les projets structurants soient cohérents et bien répartis, que l’on ne déshabille pas Jacques pour n’habiller que Pierre, fût-il le fils d’Albert, etc.
* Fils d’un entrepreneur « bien implanté dans le secteur des travaux publics » aujourd’hui décédé, Pierre-Olivier Milanini est architecte dans l’Extrême -Sud. A son actif, par exemple, le projet architectural des constructions de “Casa di Petra”, à Piccovaggia à Porto Vecchio, jugées illégales par le TA et la CAA en 2015
°°° « Cercle de réflexion composé de professionnels corses tous experts dans leur domaine d’activité » qui revendique “plusieurs milliers de personnes sur tout le territoire déterminées à influencer l’avenir de la Corse avec passion, détermination et conviction », sans être « un parti, ni un mouvement politique ».