Le niveau de la mer continue à s’élever. Une récente étude a permis de suivre l’évolution des masses glacées dans le monde. Publiée dans la revue scientifique Nature, elle donne une vision plus nette de l’évolution à court terme (fin du siècle). Entre 2003 et 2010, le niveau s’est élevé de 3,5 millimètres par an.
La Corse est au premier rang de ces préoccupations… Il ne fera pas bon d’avoir construit sur un littoral submersible. Aussi, le calcul de la hausse du niveau marin est devenu un enjeu clé. Et les études abondent…
Les scientifiques français s’accordent sur trois scénarios : l’optimiste chiffre à 40 cm cette élévation du niveau de la mer d’ici la fin du siècle, le pessimiste va jusqu’à 1 m. Entre les deux, certains retiennent une version intermédiaire : 60 cm. Qu’en est-il exactement ?
Une réponse, toute récente, émane de la très sérieuse revue Nature qui, début février, fait état d’une étude conduite par l’université du Colorado. Menée par Thomas Jacob, cette première recherche mondiale sur la fonte des glaces est majoritairement basée sur des mesures effectuées à partir d’images transmises par le système satellitaire Grace. ©Nasa/Goddard Space Flight Center Scientific Visualization Studio.
À ce point de l’exposé, il faut rappeler que l’élévation du niveau de la mer relève de deux facteurs principaux :
1) la masse d’eau supplémentaire qui vient s’ajouter aux mers et océans du fait, majoritairement, de la fonte des glaces continentales (Groenland, Antarctique et glaciers de montagne) et des glaces de mer des banquises, pour une faible part ;
2) la dilatation thermique des eaux océaniques (phénomène important puisqu’il compte pour 57% du résultat final).
Les résultats de la recherche. Suivant l’évolution des masses glacées sur terre entre 2003 et 2010, les chercheurs de l’université de Boulder ont fait ressortir une hausse du niveau marin mondial de 3,5 mm par an. Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont quantifié les masses de glaces disparaissant chaque année en tout point du Globe. Ainsi, entre janvier 2003 et décembre 2010, 536 milliards de tonnes de glace ont fondu chaque année provoquant une augmentation brute du niveau des mers d’environ 1,5 mm par an. La dilatation de cette masse d’eau provoquant une nouvelle hausse de 2 mm par an.
Dans ce contexte, l’influence des houles et tempêtes (dont l’augmentation semblerait liée au changement climatique) pourrait devenir problématique pour des littoraux de faible altitude. Au total, la mer pourrait s’élever, par moment, de plus d’un mètre, jusqu’à deux mètres par endroit en fonction de la morphologie côtière.
Les scientifiques précisent tout de même que leur étude ne permet pas de savoir à quelle vitesse le phénomène va se poursuivre dans le futur.
Alors quid de la Corse ? Vous l’aurez compris, même si les modèles diffèrent, nous n’échapperons pas à la hausse du niveau marin. Pas d’exception corse devant les questions de climat. Questions qui en ouvrent d’autres, telle la boite de pandore. Celle par exemple de l’approvisionnement en eau douce et de la sécurité alimentaire de nos populations qui réclament qu’on préserve nos terres agricoles littorales avec une vigilance accrue. Celle encore de l’urbanisation de la zone côtière. Il ne fera pas bon d’avoir construit sur un littoral submersible.
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