Destruction d’animaux et de végétaux protégés, modification d’un biotope exceptionnel, extraction de sable dans la dune d’Erbaju sans autorisation pendant plusieurs années, continuation des travaux d’exploitation de la dune malgré une mise en demeure préfectorale*, Paul Canarelli et la société Agostini de Purtivechju ont accumulé de graves infractions à l’embouchure de l’Ortolo, sur le domaine de Murtoli.
Les services de l’Etat en 2013 et U Levante (le 16 février 2014) ont déposé plainte auprès du Procureur de la République. L’audience a été fixée au 23 octobre 2015 au tribunal correctionnel d’Aiacciu/Ajaccio.
Le site est, écologiquement parlant, ultrasensible. L’embouchure de l’Ortolo est une zone incluse dans une Zone spéciale de conservation au titre de la directive « Habitats » et dans une Zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF ) de type 1. Le site bénéficie d’un arrêté de protection de biotope (APB) en date du 20 octobre 1990**. C’est en conséquence un espace remarquable de la loi Littoral et un zonage naturel (N) du Plan d’occupation des sols de Sartè.
C’était donc en théorie un lieu très protégé puisque l’APB précise par exemple que « le retournement des sols est interdit », « il est interdit de porter atteinte de quelque manière que ce soit aux animaux d’espèces non domestiques », « il est interdit d’abandonner, de déposer ou de jeter tout produit quel qu’il soit, de nature à nuire à la qualité de l’eau, de l’air, du sol ou du site ou à l’intégrité de la faune et de la flore ».
Or, les photos aériennes Google Earth datées de mars 2013 sont très parlantes : une piste a été ouverte et des milliers de m3 de sable ont été prélevés, transportés par de nombreux camions et déposés ailleurs sur le domaine. Les crues de l’Ortolo ont étalé une partie du sable dans la zone humide…
Au même moment, en avril 2013, de vastes défrichements étaient en cours à quelques centaines de mètres, sans que la DDTM en ait connaissance : un golf était en cours de réalisation…
L’association U Levante souligne l’importance de l’infraction eu égard à l’intérêt écologique des lieux et alors que les travaux ont également des conséquences non connues sur le régime des crues et des inondations.