Le projet de Trame Verte et Bleue (TVB) présenté dans le cadre du projet de Padduc pose problèmes !
« La biodiversité est la diversité du monde vivant : elle désigne l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (animaux, plantes, bactéries, champignons, etc.) ainsi que toutes les relations et interactions qui existent entre les organismes vivants eux-mêmes, et entre ces organismes et leurs milieux de vie…. S’inquiéter et agir pour stopper la perte de biodiversité est une nécessité à la fois évidente et absolue :
– d’abord, en raison du fait que la biodiversité est un patrimoine dont nous avons hérité et que nous devons léguer en bon état à nos successeurs, dans un souci de développement durable intégrant les enjeux socio-économiques et environnementaux (Commission Brundtland 1987) ;
– ensuite parce que les écosystèmes nous fournissent quantité de ressources et de services au quotidien (production d’oxygène, cycle de l’eau, etc.), et que leur bon fonctionnement et leur stabilité dépendent de leur diversité biologique. » Source OEC
Le plan d’aménagement et de développement durable de Corse vaut schéma régional de cohérence écologique (SRCE). A ce titre :
1° Il recense les espaces protégés, identifie les espaces naturels importants pour la préservation de la biodiversité et définit des espaces naturels ou semi-naturels et des formations végétales linéaires ou ponctuelles qui permettent de les relier en constituant des continuités écologiques : c’est la « Trame verte » formée donc par des « réservoirs de biodiversité » espaces particulièrement riches en espèces rares ou endémiques à protéger et des « corridors écologiques »destinés aux échanges entre les réservoirs.
2° Il recense les cours d’eau, parties de cours d’eau, canaux, ou plans d’eau, identifie tout ou partie des zones humides dont la préservation ou la remise en bon état contribue à la réalisation des objectifs de qualité et de quantité des eaux fixés par les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux, notamment les zones humides et définit les cours d’eau, parties de cours d’eau, canaux et zones humides importants pour la préservation de la biodiversité qui n’ont pas été ainsi recensés ou identifiés : c’est la Trame bleue
L’Office de l’Environnement de la Corse (OEC) a eu en charge la réalisation de la Trame Verte et Bleue de Corse qui doit préserver la biodiversité insulaire et les continuités écologiques, et permettre la circulation des espèces et les échanges génétiques et « améliorer la diversité et la qualité des paysages ».
Or le projet de TVB qui a été présenté soulève d’importantes et inquiétantes observations.
1 – Il omet une très grande partie d’espaces qui jouent pourtant un rôle en matière de bio-corridors ainsi que de paysage : les sites inscrits au titre de la loi de 1930. Environ 24 000 hectares passent ainsi à la trappe. Ne sont pas pris en compte, par exemple, les sites inscrits de la côte occidentale du Cap Corse ou de la vallée qui s’étend d’Algajola à Sant’Antuninu.
Malgré les demandes des associations et des personnes qualifiées présentes aux réunions, aucune explication rationnelle n’a été apportée au regard de ce qu’impose le code de l’environnement en matière de Trame Verte et Bleue : y inclure les sites inscrits de la loi de 1930, à côtés d’autres types d’espaces visés par le code. Pourquoi contourner ce que le Parlement a récemment voté ?
2 – L’examen des cartes est une autre source d’inquiétude: la représentation des réservoirs de la trame verte (espaces de riche biodiversité) n’arrive pas jusqu’au littoral et la trame verte déborde largement sur la mer en de nombreuses zones. Comment est-ce possible ? Les questions posées dans cet article ont fait l’objet de deux courriers à l’Exécutif de la CTC, restés à ce jour sans réponse.