Projet de PLU de Piana/Arone : illégalités grossières

ARONE : 42 hectares en zonage AU (à urbaniser)

aronePlage d’Arone

La commune de Piana a présenté et affiché son projet de PLU en mairie, permettant ainsi d’en photographier les cartes*. Le sort qui est réservé au secteur d’Arone, l’un des fleurons naturels et paysagers de la Corse du Sud, dépasse l’entendement.

Sont ainsi créés pas moins de 42 hectares de zones AU (à urbaniser – en orange sur la carte ci-dessous), et 5 hectares de zones N admettant une constructibilité limitée.

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S’il existe quelques constructions éparses le long de la route d’accès à la plage d’Arone (D824), ce secteur reste très majoritairement naturel.

En vertu tant de la loi Littoral que du PADDUC, en vigueur depuis novembre 2015, Arone est strictement inconstructible.

D’abord en vertu du principe d’urbanisation en continuité des villages et agglomérations existants : Arone étant distant de plusieurs kilomètres du village de Piana et des secteurs urbanisés de la commune, il a vocation à rester naturel.

Ensuite en vertu du principe d’extension limitée de l’urbanisation dans les espaces proches du rivage : le projet de PLU, en créant près de 50 hectares constructibles dans un secteur riverain de la mer, bafoue manifestement ce principe.

 Enfin et surtout, en vertu des protections légales et réglementaires dont bénéficie ce site naturel exceptionnel.

Démonstration :

1.– Les zonages mordent sur les espaces remarquables inconstructibles du Padduc, l’ERC 2A7 et l’ERC 2A8 décrits et justifiés par deux znieff de type 1, la présence d’un grès fossilifère, objet géologique exceptionnel, une zone Natura 2000.

1.1  La carte n° 9 du padduc : les ERC, espaces remarquables inconstructibles (en bleu)

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Notons que les zonages Nb et AUm du bord de mer empiètent très largement sur un objet géologique exceptionnel : un grès dunaire fossile que l’ERC a pris en compte, de couleur jaune et légendé D sur la carte géologique du BRGM.

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les2znieff-arone

 

1.2 La totalité du secteur d’Arone est une ZICO

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2.- Environ 50% des zonages du projet de PLU d’Arone sont superposables à deux couloirs écologiques de la trame verte et bleue valant schéma régional de cohérence écologique (SCRE) du padduc.

Le padduc a identifié des « réservoirs écologiques » et des « couloirs écologiques » représentés sur la carte n°5 du padduc et dont la conservation est nécessaire à la préservation de la biodiversité.

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 3. – Plusieurs hectares empiètent sur les ESA (espaces stratégiques agricoles) du padduc

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En résumé, ce sont environ 47 hectares quasiment vierges du bord de mer autour de la superbe et emblématique plage d’Arone qui seraient ouverts à l’urbanisation d’une « station balnéaire » pour résidents nouveaux et fortunés.

Clairement, la commune tente de passer en force en foulant cyniquement au pied toutes les règles d’urbanisme : non-respect des espaces remarquables, non-respect de la ZNIEFF, non-respect du Padduc, non-respect des terres à fortes potentialités agricoles, non-respect de la limitation de la constructibilité dans les espaces proches du rivage, non-respect de la règle d’extension de continuité d’urbanisation, non-respect du principe d’équilibre défini par le code de l’urbanisme, non-respect de l’obligation de proportionner le développement urbain aux besoins de sa population permanente, et tout cela, alors que le type d’assainissement est inconnu.

Ce projet est gravement irresponsable, d’autant plus que la commune de Piana compte déjà 62 % de résidences secondaires (source INSEE 2013). Face à la spéculation immobilière, le nouveau projet de PLU constitue une arme de destruction massive de l’environnement. Le projet bafoue tout et ne respecte rien, ni les lois, ni l’environnement et encore moins les intérêts de la Corse et de sa population. Si le projet aboutissait, ARONE, ce joyau de notre patrimoine naturel, se verrait jeté en pâture aux spéculateurs immobiliers.

Notre responsabilité est de condamner ce projet, et de nous opposer avec force au saccage programmé d’Arone, à ce que l’on peut qualifier de véritable hold up du littoral aux services d’intérêts particuliers. La loi Littoral et le Padduc doivent s’appliquer sans que l’exception pianaise s’écrive dans l’histoire par la spoliation de 47 hectares de terres agricoles et naturelles, avec au final la défiguration d’un site exceptionnel.

ARONE est notre héritage, il appartient au patrimoine des Corses et doit le rester pour être transmis intact aux jeunes générations et demeurer leur fierté.

* U Levante n’a pas été destinataire des documents malgré une demande du 28 septembre en RAR.

 

 

 

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