Le CNPN recommande particulièrement :
- Que les pressions sur le milieu et les espèces soient diminuées via, en particulier, la gestion de la fréquentation du site et la limitation de la circulation et du stationnement des bateaux ;
- Que des outils efficaces de protection spatiale soient mobilisés sur les zones à fort enjeu (zones de protection renforcée, zones de protection intégrale) ;
- Afin de garantir la bonne mise en œuvre de la réglementation, de mettre à disposition des moyens de contrôle suffisants proportionnés aux enjeux.
Sans doute très inquiet de la situation actuelle du joyau qu’est la réserve naturelle de Scandula, le CNPN, autorité scientifique réunie le 17 janvier 2023, demande une modification du règlement actuel de la réserve.
Le règlement de 1975, obsolète, n’est plus adapté à l’énorme fréquentation de cette réserve, fréquentation à l’origine des dégâts constatés sur les milieux et de la chute de la biodiversité.
Il ne s’agit que de préconisations de bon sens.
Il serait sans doute opportun que cette nouvelle réglementation intègre, au sein de la réserve, la création de zones de protections fortes aux conditions prévues par « le décret 2022-527 du 12 Avril 22 pris en application de l’article L110-4 du code de l’environnement et définissant la notion de protection forte et les modalités de la mise en œuvre de cette protection forte ». Cette proposition est à intégrer dans la démarche entreprise pour que la Corse atteigne les 10 % d’aires marines protégées sous protection forte.
U Levante, avec d’autres associations (GARDE, etc.), et tous les scientifiques connaissant bien la réserve, ont alerté depuis de nombreuses années sur le déclin de la biodiversité alors que, par définition, une réserve naturelle est un lieu destiné à sa conservation.
Relire : https://www.ulevante.fr/surfrequentation-les-reserves-naturelles-marines-de-corse/
https://www.ulevante.fr/scandula-en-perdition-neuf-associations-ecrivent-au-ministre/
Trois constats d’huissier ont démontré en 2022 la forte diminution des nids en reproduction entre mars et fin juin, diminution corrélée aux dérangements constatés : https://www.ulevante.fr/lechec-de-la-reproduction-du-balbuzard-les-causes-les-decisions-a-prendre/ et https://www.ulevante.fr/les-derangements-des-balbuzards-constates-par-les-huissiers-le-long-du-littoral-entre-piana-arone-et-calvi-la-revellata/
Le 12 juillet 2020, le CNPN avait déjà publié une motion décrivant la situation de la RN et demandé que la “fréquentation du site fasse l’objet d’une réglementation spécifique permettant de limiter qualitativement et quantitativement la circulation et le stationnement des bateaux” : https://www.ulevante.fr/scandula-motion-du-conseil-national-de-protection-de-la-nature/.
Ce qui n’a pas été entendu hier par les responsables de sa gestion (Office de l’environnement, Parc naturel régional, Préfecture de Méditerranée, Direction de la mer et du littoral) sera-t-il aujourd’hui entendu ?
Cette année, les services de l’État prendront-ils à temps l’arrêté d’interdiction d’approche des nids (300 mètres) indispensable à la survie des oisillons du Balbuzard pêcheur ? Nous le saurons dans peu de temps.
Des quotas limitant le nombre de bateaux, l’interdiction des hauts parleurs seront-ils enfin décidés et appliqués? Certes il faut du courage politique. Mais n’est-ce pas pour cela que tous les décideurs sont élus ?