En réunion programmée depuis longtemps, l’équipe de U Levante n’a pas pu être présente le samedi 16 septembre au rassemblement de soutien à Monsieur le Maire de Centuri, suite au mitraillage de sa maison.
Voici le communiqué que U Levante a envoyé à la presse.
En Corse, peut-être plus qu’ ailleurs, un maire comme David Brugioni, qui défend l’environnement et la terre de sa commune pour la préserver des spéculateurs en réalisant notamment un PLU qui respecte les lois, le littoral et le code de l’urbanisme et en cédant une partie de son littoral au Conservatoire, s’expose à la vindicte aveugle et à la haine des prédateurs.
Ce qu’il vient de subir est intolérable.
U Levante soutient David Briugioni et tous les élus qui respectent les lois et ont le souci de les faire respecter dans leur commune, salue leur courage et lance un appel pour qu’ils obtiennent un réel soutien de la population de l’île et des autorités locales et nationales.
Sustegnu à quelli chi difendenu a nostra terra.
Au cours de ce rassemblement, Ghjuvan Francescu Bernardini a prononcé ces mots :
“La Corse a urgemment besoin d’une place publique saine avec des repères de vérité, un horizon et un Etat de droit qui fonctionne … On passe de fait divers en fait divers, d’un incendie à des pressions, des menaces, des intimidations… On a beaucoup de mal à faire le lien entre tout ça. Si on le fait, on se rend compte que, dans notre société, il y a une vraie logique, un système et une chape de peur qui, avec l’impunité, les institutions qui restent en retrait, et la non-élucidation, sont une menace collective. La peur, le silence et le fait de rester spectateur font mourir la justice. L’ennemi est intérieur. Bien souvent en Corse, sans le savoir, on est en terre ennemie ! ». Et de conclure : « On aurait presque envie de porter un brassard noir, celui du deuil de l’Etat de droit, un deuil qui ronge la paix et la démocratie. En terre de Corse, ce sont les justes qui dorment mal, mais ils s’éveillent, se lèvent et se mettent ensemble. Voilà ce que nous devons construire ».
« Cet acte est très grave, mais ce qui est encore plus grave, ce serait d’assister à ce combat, comme on assisterait en spectateur sur les gradins d’une corrida. Le juge Falcon disait que le pire qui puisse advenir dans une société, c’est quand se produit cette combinaison fatale : un homme est devenu dangereux parce qu’il dit la vérité, mais on peut l’attaquer, on peut l’agresser, on peut l’humilier, on peut même aller plus loin parce qu’il est isolé. Il ne faut pas laisser ces hommes, qui demandent la vérité et qui la disent, isolés. C’est la raison pour laquelle je suis là ! Pour ne pas laisser isolé, celui qui dit la vérité parce qu’on meurt quand on est seul ! »