Un combat pour le bien commun – Notre combat pour le bien commun
En 1986, s’opposant il y a 35 ans à un projet urbanistique dans la vallée de la Restonica, susceptible de porter gravement atteinte à la rivière, un groupe de citoyens se mobilisait. L’association U Levante, du nom d’un vent doux mais un vent qui balaie, était créée et engageait sa première action devant le tribunal administratif de Bastia. Le projet en question sera annulé et la voie judiciaire dans la lutte contre les illégalités et la menace de bétonisation sera ouverte.
Avec la Loi « littoral », adoptée par un heureux hasard du calendrier en 1986, et le PADDUC, approuvé en 2015 par les élus de la Collectivité, la Corse dispose de véritables outils de protection de son territoire. Encore faudrait-il qu’ils soient utilisés, au lieu d’être détournés ou ignorés ! Aussi, depuis l’origine, le respect par tous des lois en vigueur et l’application de leurs dispositions à chacun sans exception sont-ils, et ne cesseront d’être, le credo de l’association.
Les annulations totales ou partielles d’une quarantaine de PLU et/ou cartes communales sont le reflet de la longue marche judiciaire de U Levante, qui s’obstine à vouloir préserver le territoire en s’attaquant aux illégalités de tous ordres. Une lutte incessante, menée à grand renfort de procédures et de recours, notamment contre les documents d’urbanisme des communes où la pression immobilière est la plus prégnante. D’audience en audience, les juridictions concernées lui donnent chaque fois raison mais, déjà mité, le littoral n’en continue pas moins d’être bradé. Tout comme les terres agricoles de bonne potentialité se voient de plus en plus sacrifiées sur l’autel d’une économie résidentielle aux appétits féroces.
Avec constance, U Levante tente d’endiguer cette urbanisation effrénée, destructrice, contraire à l’État de droit et, surtout, diamétralement opposée à ses aspirations de préservation du bien commun. Avec la foi du charbonnier mais au prorata de ses seuls moyens, humains et financiers, il lui faut, à regret, opérer une sélection dans ses poursuites parmi les violations les plus flagrantes et dévastatrices dont elle a connaissance. Toujours plus nombreuses, ces atteintes au patrimoine de la Corse menacent davantage encore son avenir au bénéfice du célèbre dieu Profit, démiurge d’un développement économique profondément étranger à ses valeurs. Lesquelles s’enracinent dans la primauté de l’intérêt collectif sur l’intérêt particulier.
Hélas ! La sauvegarde de la terre corse convoitée, marchandée, défigurée, martyrisée est une tâche d’ampleur et l’impact de l’action citoyenne n’est que minime au regard des enjeux financiers en présence. Et ce, dans un contexte où l’État s’abstient souvent d’être le garant de ses propres règles depuis des décennies.
Néanmoins, les seuls combats perdus d’avance ne seraient-ils pas ceux que l’on ne mène pas ?
Carte des plans locaux d’urbanisme (PLU) et des cartes communales (CC) déférés devant les tribunaux administratifs par U Levante :