L’UNESCO a publié les problèmes de conservation du patrimoine mondial Golfe de Porto (calanche de Piana, golfe de Girolata, réserve de Scandola) en 2023 et, en conséquence, demandé à l’État de prendre les mesures appropriées afin qu’il y soit (enfin !) remédié. Le texte intégral est disponible sur le site : https://whc.unesco.org/fr/list/258/documents/,
Que retenir?
A – Parmi les conclusions :
“La pression croissante exercée par le tourisme excessif et son impact sur le bien ont été largement documentés. En particulier, l’augmentation de la fréquentation de la réserve naturelle sur sa façade maritime par les yachts, les bateaux de plaisance et ceux dédiés au tourisme a un impact croissant sur sa biodiversité. Les perturbations causées par les bateaux à moteur pendant la haute saison touristique sont liées au faible succès de nidification de la population résidente de balbuzards, l’une des espèces phares du bien. De plus, l’amarrage et le mouillage des bateaux de plaisance dégradent les herbiers de posidonies, les récifs coralligènes et les encorbellements à Lithophyllum, qui représentent des attributs de la valeur universelle exceptionnelle du bien.”
“Bien que l’État ait depuis reconnu le problème dans ses différents rapports et dans sa correspondance avec le Centre du patrimoine mondial, peu de mesures semblent avoir été prises à ce jour pour y remédier. Alors que le problème est signalé depuis plus de dix ans, le rapport de l’État se concentre sur la nécessité de recueillir davantage de données sur la fréquentation, au lieu de prendre des mesures concrètes et urgentes pour traiter le problème de la pression touristique, comme le demande le Comité, par exemple en limitant le nombre de navires accédant à la zone. Il n’existe toujours pas de stratégie claire en matière de tourisme durable. L’initiative visant à créer des « zones de quiétude » d’un rayon de 250 mètres autour de huit sites de nidification en 2020 et 2021 est notée, mais des sources tierces ont signalé que tous les sites de reproduction n’ont pas été inclus, que la zone de 250 mètres est trop limitée et non interdite aux pêcheurs professionnels, et que la Réserve dispose de moyens limités pour faire appliquer ces mesures du fait du manque de personnel et de navires de patrouille. L’initiative d’une charte volontaire est également notée, mais les engagements qu’elle comporte semblent se limiter à l’application de dispositions légales, et elle pourrait être consolidée pour renforcer ses avantages pour la valeur universelle exceptionnelle du bien.” …
“… il est urgent de trouver des solutions au problème du tourisme excessif. Il est donc recommandé que le Comité demande à l’État de prendre des mesures urgentes pour réglementer le mouillage et le nombre de navires autorisés dans la zone et pour réduire sensiblement les perturbations causées par le mouillage et ses effets.” …
B – Parmi les décisions adoptées, le Comité du patrimoine mondial
“Demande par ailleurs à l’État partie de prendre des mesures immédiates pour réglementer le mouillage et le nombre de navires autorisés dans la partie maritime de la réserve naturelle afin de réduire sensiblement les perturbations causées par le mouillage et ses effets ;
“Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.”