La Chambre criminelle de la Cour de cassation a, ce jour, donné raison au pourvoi des associations U LEVANTE et ABCDE.
En 2010, les sociétés « Rondinara Loisirs », « Milanini BTP », « SOFFOCOR », MM. Lefebvre, Lucciani et Stromboni lançaient les travaux d’une résidence hôtelière de 54 logements, développant 4 000 m2 de surface, au lieu-dit « Rundinara » à Bonifacio.
Les associations ABCDE et U LEVANTE, avec l’aide de l’un de leurs avocats, Benoist Busson et l’aide de la fondation Terre Humaine, venaient pourtant de les avertir que ces travaux avaient lieu dans un « espace remarquable » du littoral, inconstructible.
Les conditions d’obtention du permis de construire par la SA RONDINARA LOISIRS avaient en effet été curieuses : le maire de la commune avait gardé le silence sur la demande de permis en 2008, faisant naître au bout de trois mois une autorisation de construire tacite ; quelques semaines avant le lancement des travaux, sur recours des associations, la Cour administrative d’appel de Marseille venait de déclarer le secteur inconstructible.
Les associations avaient alors saisi le Tribunal correctionnel d’Ajaccio, puis la Cour d’appel de Bastia en sollicitant la démolition des constructions, édifiées depuis. Les premiers juges ont rejeté les demandes mais, ce jour, la Cour de cassation estime ces décisions infondées*.
U LEVANTE et ABCDE iront donc plaider à nouveau leur demande de démolition devant la Cour d’appel de Montpellier devant laquelle l’affaire a été renvoyée, pour obtenir la remise en état d’un secteur naturel présentant un grand intérêt paysager et écologique en Corse.
Et pendant ce temps les villas continuent de sortir de terre ….
Photographie : mars 2017
*Arrêt de la Cour de Cassation :